Le monde du cyclisme évolue rapidement, et les compteurs GPS ne font pas exception. Avec l’arrivée du Wahoo Elemnt ACE, les attentes étaient élevées. Mais ce nouveau venu répond-il vraiment aux besoins des cyclistes ? À travers ce test, je vais examiner en détail les caractéristiques de ce compteur vélo tant attendu. Nous analyserons ses points forts, ses faiblesses et déterminerons s’il mérite vraiment sa place parmi les meilleurs de sa catégorie.
Le Wahoo ACE Cycling GPS, un compteur vélo innovant mais perfectible, suscite des réactions mitigées chez les cyclistes exigeants.
- Écran impressionnant de 3,8 pouces, mais autonomie décevante de 10-15 heures
- Navigation repensée avec cartes améliorées, mais certaines fonctionnalités manquantes
- Capteur de vent innovant, mais sous-exploité dans son utilisation pratique
- Précision GPS et altimétrique exceptionnelle, surpassant la concurrence
- Interface repensée avec des améliorations et des régressions par rapport aux modèles précédents
1. Un écran impressionnant mais gourmand en énergie
Le Wahoo ACE se démarque par son écran couleur tactile de 3,8 pouces, nettement plus grand que celui du ROAM V2 (2,7 pouces). Avec ses 16 millions de couleurs, il offre une expérience visuelle incomparable. J’ai été bluffé par la qualité d’affichage, surtout lors de mes sorties en montagne où la lisibilité des cartes est cruciale. Néanmoins, cette prouesse technologique a un coût : l’autonomie.
Malgré les promesses de Wahoo d’une durée de vie de batterie de 30 heures, mes tests ont révélé une réalité bien différente. En mode « Auto » pour le rétroéclairage, j’ai constaté une consommation de 8 à 12% par heure, ce qui limite l’utilisation à 10-15 heures maximum. Même en optant pour le mode économie d’énergie le plus drastique, je n’ai pas dépassé les 17 heures d’autonomie. C’est décevant pour un appareil de cette gamme, surtout quand on le compare à ses concurrents directs comme le Garmin Edge 1040 ou le Hammerhead Karoo 3.
2. Une navigation repensée mais perfectible
La navigation est un aspect crucial pour tout cycliste aventurier, et le Wahoo ACE apporte son lot de nouveautés dans ce domaine. J’apprécie particulièrement le nouveau design des cartes, avec des chevrons colorés indiquant les gradients des montées à venir. C’est un vrai plus pour anticiper les efforts lors des sorties en montagne.
D’un autre côté, tout n’est pas parfait. Le profil d’élévation, par exemple, est limité aux 2 prochains kilomètres, alors que les modèles précédents de Wahoo affichaient l’intégralité du parcours. De plus, certaines fonctionnalités annoncées sur la boîte sont tout simplement absentes, comme le tri des itinéraires ou la possibilité de renommer les points de repère sauvegardés.
Le guidage vocal est une nouveauté intéressante, mais son implémentation laisse à désirer. Par défaut, il n’est pas activé (pourquoi ?), et le réglage du volume est problématique : soit trop fort, soit inaudible dans le vent. On est loin de la finesse de réglage offerte par d’autres marques.
Ces lacunes en navigation sont d’autant plus frustrantes que Wahoo était réputé pour la simplicité et l’efficacité de ses interfaces. J’espère sincèrement que des mises à jour viendront rapidement combler ces manques.
3. Un capteur de vent innovant mais sous-exploité
L’une des innovations majeures du Wahoo ACE est son capteur de vent intégré. Cette technologie, baptisée « Wahoo Wind Dynamics », promet de mesurer la vitesse du vent et de calculer son impact sur votre performance. En théorie, c’est captivant. En pratique, c’est… décevant.
Le problème principal réside dans l’exploitation des données. L’appareil affiche une valeur appelée « Airspeed », censée représenter votre vitesse par rapport à l’air. Mais pour vraiment comprendre l’impact du vent (vent de face, vent arrière, effet de drafting), il faut faire des calculs mentaux en comparant cette valeur à votre vitesse au sol. C’est loin d’être pratique en plein effort !
Voici un tableau récapitulatif des différentes « zones » d’Airspeed :
Couleur | Signification |
---|---|
Rouge | Fort vent de face |
Orange | Vent de face modéré |
Vert | Conditions neutres |
Bleu clair | Léger avantage (drafting ou vent arrière faible) |
Bleu foncé | Fort avantage (drafting efficace ou vent arrière important) |
Je ne peux m’empêcher de penser que cette fonctionnalité aurait pu être bien plus utile si elle avait directement affiché l’impact du vent sur notre performance, plutôt que de nous laisser faire les calculs. C’est dommage, car le potentiel est réel.
4. Une précision GPS et altimétrique irréprochable
S’il y a bien un domaine où le Wahoo ACE brille sans conteste, c’est celui de la précision GPS et altimétrique. Lors de mes nombreux tests, j’ai systématiquement comparé ses performances à celles d’autres appareils haut de gamme comme le Garmin Edge 1050, le Hammerhead Karoo 3 et le COROS DURA.
Le résultat est sans appel : le Wahoo ACE se montre extrêmement précis, que ce soit sur route ou en montagne. Les tracés GPS sont d’une fidélité remarquable, même dans les zones les plus difficiles comme les virages en épingle ou les descentes rapides. J’ai été particulièrement impressionné lors d’une sortie VTT où l’appareil a parfaitement capté mon parcours malgré la densité du couvert forestier.
Côté altimétrie, les performances sont tout aussi convaincantes. Les données d’élévation sont cohérentes et stables, avec seulement de très légères dérives occasionnelles (de l’ordre de 1-2 mètres sur plusieurs heures de vélo). C’est un point crucial pour les cyclistes qui, comme moi, aiment analyser leurs performances en montagne.
Cette précision exemplaire est un véritable atout pour le Wahoo ACE. Elle permet non seulement d’avoir des données fiables pour l’analyse post-sortie, mais aussi d’utiliser l’appareil en toute confiance pour la navigation, même sur les terrains les plus techniques.
5. Une interface repensée : du bon et du moins bon
Le Wahoo ACE marque une rupture avec ses prédécesseurs en termes d’interface utilisateur. Finie l’application ELEMNT, place à la nouvelle app Wahoo unifiée. Ce changement apporte son lot de nouveautés, mais aussi quelques frustrations.
Côté positif, j’apprécie particulièrement :
- Le nouveau dashboard « Ready to Ride » plus intuitif
- L’ajout de profils d’activité (route, VTT, etc.)
- Une meilleure visualisation des capteurs connectés
Néanmoins, certains choix m’ont laissé perplexe :
- La disparition de fonctionnalités présentes sur les anciens modèles (comme le filtrage des itinéraires sur l’appareil)
- L’absence de synchronisation automatique avec Strava (il faut activer manuellement l’option « Auto-Share »)
- L’impossibilité de modifier les rapports de vitesse pour les vélos à transmission électronique
Ces lacunes sont d’autant plus frustrantes qu’elles existaient déjà sur les précédents modèles Wahoo. On a l’impression d’un pas en avant, deux pas en arrière.
Un point positif à souligner est la qualité du capteur de puissance intégré. Bien que je n’aie pas pu le tester personnellement, les retours que j’ai eus sont très encourageants. Si vous cherchez à approfondir ce sujet, je vous recommande notre avis sur le capteur de puissance Campagnolo, qui offre une bonne base de comparaison.
Un potentiel certain mais une sortie prématurée
Au terme de cette analyse approfondie, force est de constater que le Wahoo ACE est un appareil au potentiel immense, mais qui souffre d’une sortie précipitée. Les innovations sont là : écran haute résolution, capteur de vent, nouvelle interface… Mais trop de fonctionnalités manquent à l’appel ou sont mal implémentées pour justifier son prix élevé de 599€.
Lancer un produit trop tôt peut gravement nuire à sa réputation, même si des améliorations sont apportées par la suite. Wahoo aurait gagné à peaufiner son appareil quelques mois de plus avant de le mettre sur le marché.
Malgré tout, la précision GPS et altimétrique exceptionnelle, ainsi que la qualité de l’écran, laissent entrevoir un avenir prometteur pour le Wahoo ACE. Si l’entreprise parvient à corriger rapidement les principaux défauts via des mises à jour logicielles, cet appareil pourrait bien devenir une référence sur le marché des compteurs vélo haut de gamme. En attendant, les cyclistes exigeants devront peut-être se tourner vers des alternatives plus abouties.
2 Responses
Quelle déception ce Ace !
Des profils que l’on peut ajouter mais aussi que l’on ne peut supprimer que le GPS alors qu’ils le sont sur le téléphone.
Le lecture des messages ne fonctionne pas avec mon Xperia, la gestion de la musique non plus. Alors que ça fonctionne avec la montre Wahoo Elemnt Rival. Montre qui d’ailleurs, ne fonctionne pas avec la même application, vachement pratique…
Je regrette l’absence de Livetrack, pour un GPS axé rando, voyage, bikepacking c’est quand même bête de voir que Wahoo répond qu’il est disponible via Google maps. Pourquoi avoir un GPS a ce prix s’il faut aussi bousiller la batterie de son téléphone pour le suivi.
Le live segment n’a fonctionné que deux fois sur quatre pour ma sortie d’essai.
La coque interchangeable est une bonne idée sauf quand les grains de sable se glissent entre le GPS et la coque au fur et à mesure de la sortie.
Niveau autonomie : Toujours 100 après 1h30, puis 94% 1h30 plus tard. 92% après 15 minutes de plus allumé a la maison a essayer en vain supprimer des profils et de contrôler la musique. En gros, ça fait comme les jauges a essence des bagnoles des années 90…
Je déconseille l’achat de ce compteur qui si sur le papier bénéficie d’un bon potentiel souffre de grosses lacunes. C’est dommage cer j’adorais Wahoo mais j’ai réinstallé mon Garmin.
Bonjour Nico, merci beaucoup pour votre retour qui sera très utile à nos lecteurs.